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25-03-2009

Découverte du Golfe du Morbihan sur l’eau


La Bretagne est sans doute le meilleur endroit pour pratiquer le kayak de mer. Entre criques ou îles sauvages, côte dentelée, rias ou canaux… La région du Golfe du Morbihan qui concentre tout cela à la fois est en passe de devenir la nouvelle Mecque des kayakistes.

Ils sont chaque année plus nombreux à sillonner les eaux d’un littoral protégé et verdoyant entre l’une des quarante îles que compte cette extraordinaire petite mer intérieure de 20 km de long sur 15 km de large. Le kayak de mer est un mode de randonnée extraordinaire à la portée du plus grand nombre. Vous n’aimez ni le bruit ni la pollution ? Le kayak est sans moteur. Vous ne voulez pas trop d’efforts physiques ? Laissez-vous porter par les courants et marées. Vous voulez échapper à la noria de voiliers et autres bateaux estivants ?

Avec son faible tirant d’eau, cette petite embarcation maniable vous permet d’aller là où les autres ne vont pas !

 Carte marine fixée sur le pont, le passager avant surveille les hauts fonds et les parcs à huîtres dont les longs piquets de bois signalétiques dépassent de l’eau. Attention à marée basse !
Mais le meilleur moyen de progresser dans le Golfe est encore de se laisser porter par l’inspiration du moment. Une île, une plage, une chapelle ou un manoir et on change de cap ! Les tentations sont nombreuses. À chaque instant la grève dévoile un trésor inédit qui peut nous détourner de notre but initial…

La plupart des îles du Golfe sont privées, à l’exception des célèbres île d’Arz et île aux Moines. La loi permet cependant l’accès à tous sur les domaines privés, à condition de respecter une règle stricte : ne pas s’aventurer au-delà du plus haut niveau atteint par la mer. Ramasser ses déchets ou ne pas faire de feux sont également des règles élémentaires pour tous les passants sur ces plages désertes.
La mer qui monte peu à peu va nous aider à remonter vers la rivière d’Auray où nous arriverons ce soir. Tranquillement, à fleur d’eau et dans un coin du Golfe éloigné des principaux axes de navigation, nous contournons l’île d’Arz puis l’île aux Moines par le sud. Le décor est troublant. Alors même que nous connaissons bien la région, il nous est toujours aussi difficile par endroit de distinguer ce qui est continent et ce qui est île dans ce décor multiple. Le Golfe du Morbihan est une perpétuelle découverte même pour ses plus fins connaisseurs. La terre et la mer sont de tous côtés, indistinctes et pourtant chacune à sa place. Partout les deux se mêlent avec harmonie. Jamais égal, jamais monotone, toujours inattendu, ce décor varie sans cesse au gré des marées, des saisons et des lumières toujours époustouflantes.

 Le calme aquatique revenu, c’est l’heure en ce milieu d’après-midi de mettre une ligne à l’eau. Sait-on jamais, un bar ou une daurade pourrait venir agrémenter notre dîner de ce soir ? À l’écart des grands courants de navigation et de l’immensité dentelée du Golfe, la rivière d’Auray où nous pénétrons est un appendice navigable de toute beauté et d’une grande quiétude. L’endroit est idéal pour finir la randonnée en fin de journée. La marée montante nous pousse vers le fond du couloir marin qui se rétrécit peu à peu. Avant l’arrivée à Saint Goustan, la rivière se sépare en deux et mène, à tribord, vers le Bono. Un petit port où au siècle dernier les pêcheurs armaient une flottille de forbans, sorte de grosse chaloupe en bois. Ici la navigation est calme, le vent s’est tu, laissant place à la douce chaleur du soir tombant. Quelques bateaux qui rentrent nous doublent. Soudain, le fil tiré à fleur d’eau se tend. Et au bout de la ligne,
un bar !

Entre la pointe de Kerisper et celle du Plessis, la rivière qui sinue nous empêche de voir l’arrivée. Encore quelques efforts supplémentaires et nous apercevons enfin les jolis quais de Saint Goustan, petit port logé au pied de la ville d’Auray. Cet ancien port de pêche a gardé de nombreux vestiges du passé comme ses élégantes habitations à colombages qui s’éclairent joliment à l’heure où la lumière décline. De nombreux badauds se promènent sur les quais dans un parfum de galettes au beurre. La mer, pleine et paisible nous permet d’accoster rapidement sur l’un des pontons entre deux voiliers.

Arriver par voie de mer dans ce petit port procure toujours une intense satisfaction et un sentiment de plénitude après une journée de périple bien accompli. La peau couverte d’embruns salés et cuite par le soleil, nous rêvons déjà d’une prochaine randonnée.

© Texte et photos Claire Marca


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